Le contexte de la présentation d’information sur la durabilité des entreprises canadiennes est sur le point de subir une transformation importante.

Les entreprises, qui ont principalement fonctionné selon des cadres de présentation volontaire de l’information, devront bientôt se soumettre à un ensemble complexe de règlements dans différents territoires.

Nos perspectives annuelles sur les rapports de durabilité, dans le cadre desquelles nous avons analysé les rapports de sociétés canadiennes, ont révélé que bien des organisations ne sont pas préparées pour ces nouvelles obligations d’information. Ces sociétés font face à des risques de plus en plus importants. Cependant, en considérant ces exigences au-delà d’un simple exercice de conformité, elles peuvent aussi montrer en quoi la durabilité représente un impératif stratégique pour leur organisation.

Les rapports de durabilité vont bien au-delà de la conformité réglementaire et de la présentation des progrès accomplis. Il s’agit d’une occasion de prendre des décisions d’affaires plus éclairées et d’améliorer la stratégie d’entreprise, par une meilleure compréhension de la façon dont la durabilité va remettre en question nos modèles actuels en créant à la fois des risques et des opportunités de croissance et de réinvention. Compte tenu de l’évolution du contexte géopolitique, notamment en Amérique du Nord, les entreprises doivent axer leurs rapports de durabilité sur l’impact financier et la création de valeur.

Principaux constats : quel est le degré de maturité des rapports de durabilité des entreprises au Canada?

Nous avons analysé 76 éléments d’information sur le climat et la durabilité dans les rapports de 250 entreprises canadiennes importantes à l’aide de notre outil interne d’intelligence artificielle (IA) générative. Les organismes de réglementation exigeront à terme que les entreprises divulguent la quasi-totalité des éléments inclus dans notre analyse.

Pourtant, notre analyse met en lumière une lacune importante : les organisations visées ne divulguent en moyenne qu’environ la moitié de ces renseignements.

Les rapports de durabilité de nombreuses grandes entreprises s’aligneront généralement sur les normes initiales du Conseil canadien des normes d’information sur la durabilité (CCNID). Ces normes sont fondées sur les normes IFRS (International Financial Reporting Standards), qui constituent la base de référence pour les nouveaux rapports de durabilité obligatoires à l’échelle mondiale. Au Canada, les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) tiennent également compte des normes du CCNID alors qu’elles finalisent leurs règles liées à la production d’information en lien avec les changements climatiques. De plus, d’importants investisseurs canadiens ont demandé aux entreprises d’adopter les normes du CCNID et de publier ainsi des renseignements transparents et les comparaisons nécessaires pour prendre des décisions de placement.1

Pourtant, même les entreprises déjà alignées sur ces normes ont encore beaucoup de travail à faire pour répondre aux nombreuses exigences de celles-ci. Elles font face à des défis encore plus grands lorsqu’elles doivent publier des rapports en vertu de règlements allant au-delà de la présentation d’information sur le climat, dont la Directive sur la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises (CSRD) de l’Union européenne.  

Les récentes propositions omnibus de la Commission européenne, qui couvrent le CSRD, le règlement européen sur la taxonomie et d’autres règlements connexes, laissent entendre que les territoires qui ont été les premiers à imposer l’obligation de produire de l’information sur la durabilité sont en train de simplifier leurs règles de divulgation. Indépendamment des retards potentiels dans les délais de présentation de l’information, l’orientation générale demeure claire : l’information sur la durabilité est de plus en plus exigée dans le processus décisionnel.

Les entreprises qui n’ont pas encore commencé à se préparer sérieusement font face à des risques croissants de conformité. Elles pourraient également céder du terrain à des concurrents qui ont des rapports de plus grande qualité, et qui peuvent ainsi attirer des investisseurs, des clients et des employés. En vertu de ces normes et des pratiques exemplaires, les organisations doivent présenter de l’information qui n’est pas facilement accessible. En mettant en place des systèmes et des processus de collecte de données immédiatement, plutôt que d’attendre que ces exigences deviennent obligatoires, ces organisations peuvent mieux gérer les risques. Nous constatons que ces mesures gagnent en importance, car les comités d’audit et les chefs des finances examinent et approuvent de plus en plus de renseignements liés à la durabilité d’une entreprise dans le cadre de leur mandat de gouvernance.


Notre analyse révèle diverses opportunités pour les entreprises de corriger leurs lacunes en matière de conformité et d’ajouter la précision et les détails nécessaires pour créer de la valeur grâce aux rapports de durabilité.

34 % des entreprises n’expliquent pas comment elles communiquent concrètement avec leurs parties prenantes.

34 % des entreprises n’ont toujours pas effectué d’évaluation de l’importance relative.

21 % des entreprises ne décrivent pas leur structure de gouvernance liée à la gestion des enjeux de durabilité.

58 % des entreprises ne décrivent pas en détail l’incidence des enjeux liés à la durabilité sur leur stratégie d’affaires et leur planification financière.

70 % des entreprises ne présentent pas les impacts financiers potentiels de leurs opportunités liées au climat.

33 % des entreprises n’alignent pas leurs cibles de durabilité sur leur stratégie globale.

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Mettre l’accent uniquement sur les sujets généraux liés à la durabilité.
Les parties prenantes ont besoin de renseignements détaillés sur les enjeux importants de durabilité. Pour répondre à ces attentes, il faut aller au-delà de sujets généraux, comme le climat, et étudier les impacts précis sur vos activités et votre chaîne d’approvisionnement (p. ex., la façon dont le stress thermique peut réduire la productivité des travailleurs dans les mines et les exploitations agricoles qui fournissent des produits de base essentiels à de nombreuses entreprises). En vous penchant davantage sur la manière précise dont les changements climatiques et d’autres facteurs de durabilité touchent votre entreprise et votre chaîne de valeur, vous pourrez mettre en évidence les impacts, les risques et les opportunités importants liés à la durabilité. Ces perspectives peuvent éclairer votre stratégie d’affaires et mener à des décisions qui améliorent non seulement la résilience, mais aussi la création de valeur à long terme.

Exclure le service des finances. Les professionnels du secteur des finances comprennent parfaitement les risques et les opportunités, ce qui est essentiel pour définir et évaluer les enjeux de durabilité importants qui touchent les rendements financiers. Ils savent également comment travailler dans un environnement réglementaire complexe et respecter les normes de présentation de l’information financière. Alors que les organisations s’adaptent aux cadres obligatoires liés aux rapports de durabilité, cette expertise revêt une importance particulière. De plus, les entreprises peuvent tirer parti de l’expertise d’autres groupes fonctionnels, y compris les services juridiques, l’exploitation, la stratégie d’affaires, l’approvisionnement, les relations gouvernementales, le marketing et les relations avec les investisseurs.

Impartir tout le processus. Le fait de confier l’évaluation de l’importance relative à un tiers sans participer au processus limite votre compréhension des impacts, des risques et des opportunités en matière de durabilité au sein de votre entreprise et dans l’ensemble de sa chaîne de valeur. En revanche, collaborer avec des spécialistes externes de la durabilité qui sollicitent la participation de vos cadres supérieurs et de votre équipe de direction permet d’élaborer une vision et une compréhension communes. Cette collaboration aide à intégrer la durabilité à votre stratégie et à vos activités, à créer des occasions de perfectionnement pour vos employés et à établir un programme autonome de présentation de l’information sur la durabilité.

Ne pas consulter suffisamment les experts à l’interne. Pour bien cibler ses impacts, ses risques et ses opportunités, une entreprise doit mobiliser ses équipes internes. Leur participation évite de négliger ou de mal caractériser des opportunités et des risques importants, ce qui peut conduire à des rapports incomplets, voire trompeurs. De plus, elle permet de s’assurer que les fonds sont alloués à des secteurs qui aident à protéger la valeur, ainsi qu’à en créer. 

Ne pas lier le processus aux systèmes de gestion des risques d’entreprise (GRE). L’alignement de l’analyse de l’importance relative sur votre processus de GRE permet d’obtenir une évaluation cohérente et approfondie de ce que les risques représentent pour votre entreprise. Selon notre analyse, 43 % des entreprises ne présentent pas leurs processus visant à intégrer l’évaluation et la gestion des risques climatiques dans leur cadre global de gestion des risques.

Omettre de documenter les décisions et les hypothèses. Pour répondre aux exigences en matière de réglementation et de certification, il est essentiel de consigner les justifications, les hypothèses et les décisions. Ainsi, vous gardez des preuves de la manière dont les enjeux importants ont été recensés et hiérarchisés. Ces mesures vous aident à respecter les normes et renforcent la crédibilité et la transparence des processus de présentation de l’information de votre entreprise.

Ne pas faire de lien entre les résultats de l’évaluation de l’importance relative et votre stratégie d’affaires. En définissant les enjeux les plus importants pour leurs parties prenantes, les entreprises sont en mesure d’adapter leurs stratégies pour répondre à leurs attentes, améliorant par le fait même leurs relations et leur confiance. Les évaluations de l’importance relative mettent également en évidence les risques potentiels, ce qui permet de les gérer et de les atténuer de manière proactive. De plus, la compréhension des enjeux importants permet de trouver des façons d’innover et de créer de la valeur, ainsi que de favoriser la création de produits ou de services qui répondent aux besoins du marché.

Ne pas actualiser l’évaluation de l’importance relative. Le contexte évolue constamment. Une évaluation de l’importance relative qui n’est pas à jour pourrait mal refléter vos impacts, vos risques et vos opportunités en matière de durabilité. Un examen annuel vous permet de déterminer si l’évaluation doit être mise à jour et si elle est toujours pertinente.

Mesures que les entreprises peuvent prendre pour décrire de façon transparente leurs progrès en matière de durabilité

Alors que les entreprises canadiennes se préparent à l’obligation de produire de l’information sur la durabilité, nombre d’entre elles revoient leurs stratégies connexes. Dans certains cas, elles doivent consolider diverses publications liées à la durabilité et produire des rapports annuels qui précisent la mise en œuvre de leur stratégie de durabilité. Cette approche les aide à accroître la cohérence de leurs messages clés, à simplifier les efforts de production d’information et à améliorer leur stratégie en la matière en réduisant les coûts et en déterminant la valeur pouvant être créée en allant au-delà de la conformité.

Bien des exigences auxquelles les entreprises seront bientôt soumises reposent sur les quatre piliers du Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques (GIFCC) : gouvernance, stratégie, gestion des risques et indicateurs et objectifs. Notre analyse révèle que 67 % des entreprises mentionnent le GIFCC dans leurs rapports.

Afin de mieux comprendre le niveau de préparation des grandes entreprises canadiennes aux exigences de production de l’information sur la durabilité, nous avons structuré notre rapport en fonction de ces quatre piliers.


Gouvernance : bâtir la confiance en précisant les rôles et les responsabilités

Les exigences de production de l’information sur la durabilité et les attentes des investisseurs, qui veulent que la durabilité soit intégrée à la stratégie d’affaires, compliquent le rôle de supervision du conseil d’administration. Le perfectionnement et la présentation des compétences des administrateurs en matière de durabilité renforcent la confiance dans les efforts de supervision du conseil d’administration. Cependant, cela reste une lacune de gouvernance importante dans les rapports de nombreuses entreprises.


La présentation des compétences des membres du conseil en matière de durabilité renforce la confiance dans la prise de décisions stratégiques


Marchés de consommation
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Énergie, services publics et ressources
%
Services financiers
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Technologie, médias et télécommunications
%
Tous les secteurs
%

Le graphique indique le pourcentage d’entreprises qui présentent les compétences du conseil d’administration ou du comité du conseil en matière de durabilité, y compris les compétences connexes que le conseil d’administration cherche à acquérir.

Les rapports de gouvernance efficaces décrivent également le rôle de la direction dans l’évaluation et la gestion des opportunités et risques liés à la durabilité, ainsi que les procédures et contrôles pertinents. Cette description aide les parties prenantes à mieux comprendre qui est responsable des initiatives de durabilité et la façon dont ces efforts sont intégrés dans la stratégie globale de l’organisation. Elle permet aussi de mieux rendre compte des décisions prises en matière de durabilité.

Définir les responsabilités de la direction en matière de durabilité

Le graphique présente le pourcentage d’entreprises qui décrivent le rôle de la direction dans chaque secteur.  

Marchés de consommation

Marchés de consommation

65 %

63 %

Gérer les risques liés à la durabilité
Gérer les opportunités liées à la durabilité

Énergie, services publics et ressources

Énergie, services publics et ressources

64 %

49 %

Gérer les risques liés à la durabilité
Gérer les opportunités liées à la durabilité 

Services financiers

Services financiers

55 %

45 %

Gérer les risques liés à la durabilité Gérer les opportunités liées à la durabilité

Technologie, médias et télécommunications

Technologie, médias et télécommunications

50 %

46 %

Gérer les risques liés à la durabilité Gérer les opportunités liées à la durabilité 

Tous les secteurs

Tous les secteurs

57 %

49 %

Gérer les risques liés à la durabilité Gérer les opportunités liées à la durabilité

Les modifications récemment apportées à la Loi sur la concurrence du Canada dans le cadre du projet de loi C-59 mettent en évidence les risques pour les entreprises qui ne disposent pas d’une gouvernance, de processus et de contrôles appropriés en ce qui concerne les renseignements sur l’environnement qu’elles publient. Ces dispositions visent les entreprises qui font des déclarations fausses, trompeuses ou mensongères sur l’environnement et le climat, y compris les déclarations, les engagements ou les objectifs publiés sur les médias sociaux ou dans des communiqués (p. ex., carboneutralité et approvisionnement durable). Les entreprises qui publient des déclarations trompeuses en matière d’environnement s’exposent à des pénalités allant de 10 à 15 millions de dollars, et jusqu’à 3 % de leur chiffre d’affaires mondial annuel brut.


Stratégie : gérer les risques et saisir les opportunités

En publiant des informations sur la façon dont votre entreprise intègre la durabilité à sa stratégie, vous montrez que vous abordez les risques et les opportunités liés à la durabilité de votre entreprise. Vous évitez aussi de donner l’impression que votre entreprise est exposée à des risques qui ne sont pas gérés. De plus, vous soulignez la manière dont vous identifiez les opportunités stratégiques sur le marché et innovez en matière de durabilité pour les saisir et acquérir un avantage concurrentiel.

Cependant, notre analyse indique que seulement 42 % des entreprises communiquent l’effet des enjeux de durabilité sur leur stratégie d’affaires et leur planification financière. Cette lacune révèle que les entreprises ont la possibilité de mieux intégrer la durabilité dans leur stratégie, et d’exploiter le potentiel d’augmentation de leur valeur à long terme et d’amélioration de leur performance opérationnelle.

Prenons l’exemple d’un détaillant qui exploite des centaines de boutiques, chacune consommant une quantité importante d’énergie. Sa facture d’électricité annuelle pourrait se chiffrer dans les millions de dollars. En constituant une équipe spécialisée en gestion de l’énergie, le détaillant peut trouver des façons de remplacer les réfrigérants par des produits plus efficaces, d’adopter des éclairages à faible consommation d’énergie et de moderniser les systèmes de chauffage. Ces initiatives s’inscrivent dans le cadre d’une transition énergétique vaste, qui permet aux entreprises de créer de la valeur en prenant en charge leur demande d’énergie, et de se protéger ainsi contre les risques tout en réalisant des économies.

La capacité d’une entreprise à gérer les impacts relatifs aux changements climatiques est liée à d’autres enjeux de durabilité importants, notamment la gestion du capital humain. Bien des employés souhaitent réduire leur impact environnemental, ce qui représente une occasion pour les entreprises de positionner clairement leur stratégie de lutte contre les changements climatiques en tant que facteur qui les distingue de la concurrence et d’améliorer ainsi leur capacité à attirer et à fidéliser des talents qualifiés. 

Certaines normes d’information exigent que les entreprises communiquent leurs stratégies à court, moyen et long terme. En définissant ces horizons, elles peuvent expliquer clairement leurs objectifs et les étapes à suivre pour les atteindre. L’alignement des horizons sur les processus de gestion du risque d’entreprise améliore la cohérence, même si certains risques et certaines opportunités en matière de durabilité nécessitent de prolonger l’horizon à long terme au-delà de dix ans.

Les organisations qui tiennent compte de divers scénarios peuvent élaborer des stratégies de durabilité sur différents horizons. Par exemple, une stratégie à court terme de lutte contre les changements climatiques peut porter sur des interventions en cas d’événements météorologiques extrêmes entraînant des conséquences immédiates (p. ex., interruption de services essentiels). Une stratégie à moyen terme peut viser les risques et les opportunités liés à la transition, y compris les changements réglementaires et l’évolution des préférences des consommateurs. Une stratégie à long terme, quant à elle, pourrait porter sur les changements aux modèles climatiques, comme des vagues de chaleur persistantes.

Examiner différents horizons permet d’obtenir une vision globale des risques climatiques

Le graphique montre le pourcentage d’entreprises qui tiennent compte d’horizons à court, moyen et long terme dans leur présentation des risques liés au climat.  

Marchés de consommation

Marchés de consommation

48 %

Énergie, services publics et ressources

Énergie, services publics et ressources

52 %

Services financiers

Services financiers

38 %

Technologie, médias et télécommunications

Technologie, médias et télécommunications

21 %

Tous les secteurs

Tous les secteurs

41 %

Une analyse des scénarios aide les entreprises à mettre en place des stratégies de gestion des risques et des opportunités selon ces différents horizons. Néanmoins, seulement 49 % des entreprises réalisent une telle analyse, et elles ne font pas toutes une analyse globale de l’entreprise et de sa chaîne de valeur. 

Nous constatons qu’en général, elles effectuent des évaluations qualitatives plutôt que des évaluations quantitatives qui se concentrent sur l’incidence financière. Cette approche est tout de même un pas dans la bonne direction, puisqu’elle permet aux entreprises d’identifier et d’évaluer les risques et les opportunités liés aux changements climatiques. Les organismes de normalisation, tels que le CCNID, ont prévu des dispositions transitoires pour les évaluations quantitatives, car plusieurs entreprises devront affecter les ressources nécessaires et obtenir l’approbation de la haute direction et du conseil d’administration avant de rendre publique l’incidence financière des risques et des opportunités liés aux changements climatiques.


Planifier en fonction des incertitudes grâce à des analyses des scénarios climatiques


Marchés de consommation
%
Énergie, services publics et ressources
%
Services financiers
%
Technologie, médias et télécommunications
%
Tous les secteurs
%

Le graphique montre le pourcentage d’entreprises ayant effectué une analyse des scénarios climatiques.

Grâce à ces données, les entreprises peuvent aborder de manière plus stratégique l’impact des changements climatiques et des événements météorologiques extrêmes sur leurs activités. Par exemple, d’intenses crues soudaines ont interrompu les services d’électricité et d’Internet de nombreuses entreprises du centre-ville de Toronto en juillet 2024. Cela a nui à la productivité des employés et à leur capacité de prestation de services aux clients.

L’analyse de tels scénarios aide les entreprises à mettre en œuvre des mesures d’atténuation et à en faire le suivi en intégrant les risques importants et les opportunités à leur planification financière stratégique.


Gestion des risques : de l’évaluation à l’action

Les parties prenantes, y compris les investisseurs, veulent connaître les risques importants et les opportunités touchant une entreprise. Elles veulent aussi savoir comment elle les gère. En outre, certaines normes de production de l’information obligent les entreprises à examiner l’impact de la durabilité sur leurs finances. Il s’agit notamment de communiquer les mesures d’atténuation mises en place pour gérer les répercussions financières et améliorer la continuité des activités et la résilience de l’entreprise.

Écart entre l’évaluation et la gestion des risques climatiques

Le graphique montre le pourcentage d’entreprises qui présentent leur évaluation et leur gestion de chaque risque climatique.

Marchés de consommation
Énergie, services publics et ressources
Services financiers
Technologie, médias et télécommunications
Tous les secteurs

Prenons l’exemple d’un détaillant de vêtements. Il peut estimer que les changements climatiques causent des phénomènes météorologiques imprévisibles pouvant diminuer les récoltes et la qualité du coton, ce qui peut nuire à sa capacité de maintenir une qualité uniforme et un approvisionnement constant. En plus de diversifier sa chaîne d’approvisionnement, ce détaillant peut également se tourner vers ses principaux fournisseurs pour explorer les façons d’utiliser des pratiques et des technologies agricoles novatrices qui rendent les cultures de coton plus résistantes aux changements climatiques, et rendre compte de leur utilisation.

Outre la gestion des risques, les parties prenantes veulent également savoir comment les entreprises tirent parti des opportunités ayant une incidence positive sur l’environnement. Les préférences changeantes des consommateurs, la transition vers des systèmes de mobilité électrique et la demande croissante pour des produits à l’épreuve du climat – tels que les cultures de coton plus résistantes du scénario ci-dessus – sont des éléments qui contribuent à créer de nouveaux marchés pour les entreprises. Déjà, 27 % des répondants canadiens à notre enquête annuelle mondiale auprès des chefs de direction ont indiqué tirer des revenus des investissements écologiques réalisés au cours des cinq dernières années. De même, 30 % des entreprises comprises dans notre analyse communiquent l’incidence financière des opportunités liées aux changements climatiques.


Identifier les gestes efficaces en matière de climat : Les entreprises quantifient-elles financièrement les opportunités liées aux changements climatiques?


Marchés de consommation
%
Énergie, services publics et ressources
%
Services financiers
%
Technologie, médias et télécommunications
%
Tous les secteurs
%

Le graphique montre le pourcentage d’entreprises qui présentent les impacts financiers potentiels de leurs opportunités liées au climat.

Il est essentiel d’adopter une approche systématique qui tienne compte de l’importance et de la probabilité des risques et opportunités, et de bien documenter le processus. Cela rend les décisions plus faciles à défendre et plus transparentes, surtout si les organismes de réglementation cherchent à savoir pourquoi certains risques ont été jugés importants ou non.


Indicateurs et objectifs : mesurer les progrès

Les indicateurs et les objectifs sont des éléments essentiels des rapports de durabilité. Les entreprises bien établies les présentent comme des preuves tangibles de leurs progrès, de leur alignement sur les objectifs stratégiques et de l’efficacité de leurs pratiques de gestion des risques. Elles évaluent aussi la faisabilité de leurs objectifs et rendent compte de toute incertitude. Pour ce faire, elles doivent notamment revoir leurs objectifs pour comprendre lesquels peuvent être atteints en fonction de divers facteurs, comme la disponibilité de la technologie. 
 
La mise en contexte permet de donner plus de sens aux indicateurs. Il s’agit notamment de comparer les indicateurs clés de performance aux données historiques afin de mesurer les améliorations par rapport aux performances antérieures. Il est aussi utile de comparer une entreprise à ses pairs, qui établissent souvent les normes sectorielles. Lorsque les investisseurs comprennent la position d’une entreprise par rapport à ses concurrents, ils peuvent mieux évaluer l’ambition relative de ses objectifs. 
 
De plus, établir des objectifs provisoires aide les entreprises et leurs parties prenantes à suivre les progrès et accroît la crédibilité des objectifs à long terme. Par exemple, une entreprise ne peut pas attendre 2049 pour prendre des mesures en vue d’atteindre son objectif de zéro émission nette d’ici 2050. Pour y arriver, il faut un plan de transition détaillé, une mise en œuvre graduelle des changements et un suivi continu.


Renseignements qui donnent plus de sens aux indicateurs et aux objectifs


ICP pour les sujets importants liés à la durabilité
%
Données historiques pour chaque ICP
%
Objectifs provisoires
%

Le graphique indique le pourcentage d’entreprises qui présentent des indicateurs et objectifs donnés.

Bon nombre d’entreprises se limitent à leurs propres activités, même si les normes de durabilité exigent de tenir compte de l’ensemble de la chaîne de valeur. Des objectifs qui incluent les impacts en amont et en aval démontrent les progrès réalisés par rapport aux risques et aux opportunités liés à la durabilité, y compris toute dépendance liée à la nature au sein de la chaîne d’approvisionnement. 

On peut le constater dans notre analyse de la publication des indicateurs et objectifs par les entreprises canadiennes. Par exemple, bien des entreprises font état de leurs émissions provenant directement de leurs activités (portée 1) et de leurs achats d’électricité, de chauffage et de climatisation (portée 2). Cependant, moins d’entreprises publient les émissions indirectes dans leur chaîne de valeur (portée 3). L’analyse ci-dessous surestime probablement l’exhaustivité des rapports de nombreuses entreprises, qui n’incluent souvent que certaines catégories d’émissions de portée 3 (p. ex., voyages d’affaires). En déclarant toutes les émissions de portée 3, une entreprise renforce la crédibilité de son plan de transition climatique et de ses progrès vers l’objectif de zéro émission nette. Cette pratique permet aussi d’éviter de faire des déclarations non fondées qui peuvent mener à des accusations d’écoblanchiment.

Suivi de la performance par rapport aux objectifs et aux indicateurs

Le graphique présente le pourcentage d’entreprises qui fixent des objectifs et présentent leurs indicateurs pour chaque aspect de leur empreinte environnementale.

Marchés de consommation
Énergie, services publics et ressources
Services financiers
Technologie, médias et télécommunications
Tous les secteurs

Une certification externe est une excellente façon de renforcer la confiance dans les informations de durabilité publiées par une entreprise. Près des trois quarts (73 %) des personnes interrogées dans le cadre de notre Sondage mondial auprès des investisseurs de 2024 ont indiqué qu’une assurance raisonnable (le niveau d’assurance obtenu lors de l’audit des états financiers) leur donnerait confiance dans les rapports de durabilité dans une mesure modérée, importante ou très importante. Pourtant, 60 % des entreprises canadiennes ne font pas certifier leurs indicateurs de durabilité à l’externe.

Ces entreprises devront bientôt déterminer si leurs publications sont prêtes à être certifiées, les organismes de réglementation du monde entier intégrant la certification dans les exigences de production d’information sur la durabilité.

 

Amélioration des rapports de durabilité : leçons à retenir pour les dirigeants d’organisations

La production de l’information sur la durabilité est un effort collectif. Rassembler les idées des différentes équipes et faire participer le conseil d’administration à l’ensemble du processus permet d’améliorer la qualité de l’information publiée par une entreprise.

Bien des entreprises peuvent réduire les risques associés à leur processus de production de l’information en repensant leur modèle opérationnel lié à la durabilité. Les dirigeants et les leaders d’unités fonctionnelles peuvent prendre diverses mesures stratégiques pour améliorer les rapports de durabilité de leur organisation :

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