
How we feed ourselves
The future of food and agriculture depends on a sustainable agri-food system. With innovation and collaboration, we can feed the world sustainably.
Voice of the Consumer 2025 – Perspective canadienne
Les consommateurs canadiens font face à une nouvelle anxiété alimentaire. Ils sont aux prises avec la hausse des prix et sont de plus en plus conscients de l’impact de leurs choix alimentaires sur l’économie, l’environnement et leur santé.
Notre nouvelle enquête Voice of the Consumer révèle que les prix des produits alimentaires influencent les habitudes d’achat des Canadiens et leur fidélité à la marque. Cette situation survient alors que d’autres forces refaçonnent le secteur de l’alimentation et des produits d’épicerie. Les tensions géopolitiques incitent les consommateurs à se tourner vers les produits alimentaires canadiens, tout en recherchant des options plus saines et plus durables.
À la différence des indicateurs d’autres pays, au Canada, le prix arrive loin devant toutes les autres préoccupations alimentaires. Il est donc impératif que les détaillants et les entreprises de biens de consommation emballés canadiens mettent en place des chaînes d’approvisionnement alimentaire plus efficaces, de la ferme à la table. Il est temps de repenser la manière dont nous cultivons, transformons, transportons, vendons et consommons les aliments, en réduisant le gaspillage et les coûts à chaque étape.
Cela exige une approche novatrice en matière de coopération et des partenariats stratégiques dans l’ensemble de l’écosystème agroalimentaire, des agriculteurs et sociétés agricoles aux grossistes, en passant par les entreprises technologiques, les producteurs et les détaillants. Ensemble, nous pouvons réimaginer la manière dont nous nous nourrissons. La transformation de nos chaînes d’approvisionnement agroalimentaire peut créer un système alimentaire plus abordable, qui permet également aux consommateurs de choisir des aliments plus sains, plus durables et d’origine locale.
Pour mieux comprendre ces tendances, nous avons interrogé en début d’année plus de 21 000 consommateurs de 28 pays, dont 1 020 au Canada, sur l’évolution de leurs choix alimentaires.
Les changements intervenus dans le paysage commercial et politique canado-américain ont accentué la préférence des consommateurs canadiens pour les produits d’origine locale. Près de la moitié d’entre eux (46 %) citent désormais l’approvisionnement local comme leur principal critère en matière de durabilité lors de l’achat de produits alimentaires, ce qui dépasse la moyenne mondiale (40 %). Cette préférence s’explique par le désir de contribuer à l’économie locale (55 %, contre 47 % à l’échelle mondiale), suivi par la conviction que les aliments produits localement sont plus sains (49 %, contre 45 % à l’échelle mondiale) et de meilleure qualité (44 %, contre 40 % à l’échelle mondiale).
Les épiceries réagissent en stockant davantage de produits d’origine canadienne. Mais il reste un défi de taille à relever : la perception d’un prix plus élevé pour les produits d’origine canadienne. Les étiquettes « Fabriqué au Canada » peuvent susciter l’intérêt initial des consommateurs, mais notre analyse indique que, pour de nombreux acheteurs, les décisions d’achat demeurent tributaires du prix.
20 %
D’une part, 75 % des consommateurs canadiens se disent prêts à payer plus cher pour des produits alimentaires fabriqués localement – un chiffre qui, selon certaines estimations, a augmenté avec l’intensification des tensions commerciales et tarifaires avec les États-Unis. Pourtant, lorsqu’on leur demande de faire un choix direct, une majorité (62 % des Canadiens, contre 56 % à l’échelle mondiale) déclarent qu’ils optent pour un produit importé s’il coûte moins cher qu’un produit national équivalent. Cet écart révèle le fossé entre les aspirations et la réalité : les consommateurs apprécient l’approvisionnement local, mais les préoccupations budgétaires minent souvent leur volonté de payer plus cher.
Bien entendu, tous les produits canadiens ne sont pas forcément plus coûteux. Certains ont un prix compétitif ou sont moins chers que les produits importés. Et lorsque les produits canadiens coûtent plus cher, l’écart de prix par rapport aux produits importés pourrait être réduit sous l’effet des tarifs.
Au-delà des considérations de prix, une transformation plus large est en cours. Les détaillants canadiens soutiennent de plus en plus les fournisseurs locaux, car ils perçoivent les opportunités de croissance créées par la demande des consommateurs pour les produits nationaux. Il s’agit là d’une occasion unique pour les petits transformateurs de produits alimentaires de mettre à l’échelle leurs activités et de réduire leurs coûts, en s’attaquant aux facteurs qui empêcheraient les consommateurs d’acheter davantage de produits canadiens (voir le graphique).
Les détaillants et les entreprises de biens de consommation emballés canadiens peuvent surmonter ces obstacles en allant au-delà des relations transactionnelles entre détaillants et fournisseurs et en forgeant des partenariats plus profonds dans l’ensemble du secteur de l’épicerie. Il peut s’agir d’accords d’achat à long terme qui offrent une certitude et facilitent les investissements d’expansion, de partage d’expertise, d’apport de capitaux, voire la poursuite d’opportunités d’intégration verticale.
De telles initiatives de collaboration constituent un puissant moteur de croissance pour les marques locales. L’augmentation de l’espace en rayon pour les produits canadiens renforce la notoriété de la marque et stimule la demande, ce qui rend le stockage des produits locaux encore plus avantageux. Cette présence croissante offre aux entreprises de biens de consommation emballés la possibilité d’amplifier leur marque par des initiatives de marketing stratégiques, qu’il s’agisse de campagnes dans les médias sociaux, de partenariats avec des influenceurs ou des chefs cuisiniers, ou encore de promotions en magasin. Les détaillants et les entreprises de biens de consommation emballés y gagnent : les fournisseurs canadiens se développent et prospèrent, tandis que les épiceries répondent à la demande des consommateurs pour des produits canadiens et bénéficient de chaînes d’approvisionnement nationales plus résilientes.
Pour nourrir une population croissante, il faut réduire à la fois l’utilisation des ressources et l’impact sur l’environnement. Les consommateurs veulent contribuer à la solution. Parmi ceux qui s’inquiètent du changement climatique (77 % des Canadiens, contre 82 % à l’échelle mondiale), une grande majorité – 96 % (97 % à l’échelle mondiale) – modifie ses choix alimentaires afin d’en réduire l’impact. Il s’agit notamment de mesures concrètes telles que la réduction du gaspillage alimentaire personnel (56 % au Canada, contre 58 % à l’échelle mondiale).
Chez certains consommateurs, la volonté de réduire le gaspillage alimentaire accroît l’intérêt pour certains produits. Ils achètent notamment davantage d’aliments surgelés et de produits ayant une durée de conservation plus longue (49 %, contre 42 % à l’échelle mondiale). En outre, nous constatons un intérêt pour l’achat de produits imparfaits tels que les légumes difformes et les boîtes de conserve bosselées (40 %, contre 30 % à l’échelle mondiale) et l’utilisation de stations et de magasins de recharge alimentaire (25 %, contre 32 %). Ces chiffres mettent en évidence un potentiel de croissance qu’on peut exploiter en améliorant l’accès et la sensibilisation aux avantages de ces options.
Mais la possibilité de s’attaquer véritablement au gaspillage alimentaire ne se limite pas à un changement de comportement des consommateurs. Tous les acteurs de l’écosystème alimentaire doivent innover et collaborer en adoptant des méthodes de production, des technologies et des modèles commerciaux nouveaux afin d’accroître la transparence tout au long de la chaîne de valeur. Imaginez : des détaillants qui partagent les signaux de la demande avec les agriculteurs, lesquels utilisent l’intelligence artificielle pour ne planter que ce qui est nécessaire et éviter la surproduction. Une fois les cultures récoltées, des capteurs surveillent les marchandises dans les entrepôts et tout au long du processus de transport, signalant les changements de température ou d’humidité susceptibles d’entraîner une détérioration. Enfin, une fois les aliments placés dans les rayons des magasins, l’intelligence artificielle aide les détaillants à prédire quand la date de péremption approche et à recommander des promotions pour accélérer les ventes.
Ces solutions technologiques peuvent réduire le gaspillage et les coûts pour les entreprises tout en améliorant la qualité des produits. Cette transparence accrue renforce la confiance des consommateurs soucieux de l’environnement, dont beaucoup sont prêts à payer une prime pour de meilleurs renseignements sur l’origine d’un produit. Près des deux tiers (63 %) des consommateurs se disent prêts à payer un prix supérieur à la moyenne pour une telle transparence, et un sur cinq est prêt à payer un supplément de 10 % ou plus.
58 %
Les consommateurs ont soif d’information plus détaillée sur les produits alimentaires qu’ils achètent. Actuellement, 58 % des consommateurs canadiens (69 % à l’échelle mondiale) recherchent des renseignements sur la durabilité auprès des marques, principalement par l’entremise des médias sociaux (45 % au Canada, contre 62 % à l’échelle mondiale) et des médias traditionnels (44 %, contre 50 % à l’échelle mondiale). Viennent ensuite l’emballage et l’étiquetage des produits (39 % au Canada, contre 40 % à l’échelle mondiale) – une source d’information qui devrait devenir encore plus populaire à mesure que les entreprises adoptent les codes-barres 2D, qui peuvent renfermer beaucoup plus de données que les codes-barres linéaires.
Dans le cadre de l’initiative Sunrise 2027 de GS1, les détaillants équiperont tous les points de vente de capacités de lecture de codes-barres 2D d’ici la fin de 2027.2 Les codes-barres 2D peuvent donner accès à une multitude d’informations en ligne, depuis les dates d’expiration et les détails d’approvisionnement jusqu’aux listes d’ingrédients, en passant par les informations sur les allergènes, les images de produits, les commentaires des consommateurs et les instructions de recyclage.3 Pour répondre à cette demande croissante de transparence, les entreprises peuvent agir dès maintenant en adoptant un discours convaincant qui communique clairement les détails d’approvisionnement, les ingrédients et les avantages pour les consommateurs, misant ainsi sur la qualité et la confiance pour se différencier.
L’avenir de l’alimentation et des produits d’épicerie au Canada dépend d’un changement fondamental, à savoir le passage d’une chaîne de valeur linéaire à un écosystème interconnecté. Pour réussir, il faut faire preuve de perspicacité et s’adapter de manière proactive à l’évolution de la demande des consommateurs pour des aliments d’origine locale, abordables, sains et durables.
La clé réside dans la collaboration à l’échelle du système alimentaire et l’utilisation de la technologie pour gagner en efficacité, améliorer la transparence et instaurer la confiance. Les entreprises qui adoptent cette approche interconnectée peuvent prospérer dans le paysage alimentaire canadien en pleine évolution, fortes de leur capacité à répondre aux attentes des consommateurs, à les fidéliser et à créer une valeur durable.
1 « Think Eat Save: Tracking Progress to Halve Global Food Waste, » Programme pour l’environnement des Nations Unies, 27 mars 2024, https://wedocs.unep.org/handle/20.500.11822/45230 (en anglais seulement).
2 « Get Ready for GS1 Sunrise 2027 », GS1 US, consulté le 14 mai 2025, https://www.gs1us.org/industries-and-insights/by-topic/sunrise-2027 (en anglais seulement).
3 « 2D Barcodes at Retail Point-of-Sale Implementation Guideline », GS1, 28 mai 2024,
https://ref.gs1.org/guidelines/2d-in-retail (en anglais seulement).
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Global food supply disruptions are likely amid rising demand. We must rethink food production, processing, and consumption now.
Leader nationale, associée, Commerce de détail et consommation, PwC Canada
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