« Le développement durable doit être abordé avec les mêmes attentes élevées, de rigueur et de responsabilité, que celles que nous utilisons dans la gestion de nos entreprises. Il ne devrait pas y avoir de différence. Cela implique de définir une stratégie, de fixer des objectifs ambitieux et de mesurer les progrès accomplis. »
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Alors que les questions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) se hissent au premier rang des préoccupations des chefs d’entreprise canadiens, il est clair que le succès d’une organisation ne se mesure plus uniquement à ses résultats financiers. Cela crée de nouvelles attentes à l’égard des chefs de direction, qui doivent de plus en plus savoir comment naviguer et répondre aux questions ESG comme le changement climatique, la diversité de la main-d’œuvre, l’éthique de la chaîne d’approvisionnement, l’inégalité économique et bien plus encore.
Dans le premier épisode du balado « CEO Viewpoints », Shelley Gilberg accueille Heather Chalmers, présidente-directrice générale de GE Canada, et discute avec elle des opportunités de transformation ESG, des mesures audacieuses que les dirigeants peuvent prendre pour obtenir des résultats durables et de la voie vers l’objectif net zéro. Elles abordent également la politique de développement durable de GE et la façon dont l’entreprise a relevé l’un des plus grands défis du parcours ESG : le démarrage.
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Shelley : Bienvenue au balado de PwC Canada : CEO Viewpoints. Nous y décortiquons les principaux thèmes de notre 25e Enquête annuelle auprès des chefs de direction canadiens. Les facteurs environnement, sociaux et de gouvernance, connus sous le nom l’ESG, se sont hissés au premier rang des priorités stratégiques et transformationnelles des dirigeants d’entreprise . Les résultats financiers d’une entreprise ne sont plus l’unique mesure de succès d’une entreprise. Les dirigeants doivent également savoir répondre aux questions de changement climatique, de diversité de la main-d’œuvre, d’éthique de la chaîne d’approvisionnement et d’inégalité économique. Il s’agit d’aligner et d’intégrer tous ces principes, et bien plus encore, dans la stratégie et les opérations. C’est le temps pour les dirigeants de prendre des mesures audacieuses afin d’obtenir des résultats durables. Les pratiques ESG représentent peut-être la plus grande opportunité de transformation de notre époque, mais elles ne peuvent pas être un simple ajout. Elles doivent faire partie intégrante de la stratégie commerciale globale d’une organisation. Je m’appelle Shelley Gilberg. Et j’animerai cet épisode. Je suis associée et leader canadienne, Marchés et conseils ESG chez PwC Canada. Merci beaucoup de vous joindre à nous. Aujourd’hui, nous avons une invitée de marque. Heather Chalmers, présidente-directrice générale de GE Canada. Elle est ici pour nous donner de son point de vue sur le cheminement du Canada vers l’objectif net zéro émission et sur la stratégie et la transformation ESG. Bienvenue, Heather. C’est formidable de vous avoir parmi nous. Et j’aimerais commencer par vous demander de nous parler un peu de votre parcours en tant que PDG de GE Canada.
Heather : Excellent. Et Shelley, tout d’abord, merci beaucoup de m’avoir invitée aujourd’hui. C’est un plaisir de pouvoir parler d’un sujet qui me passionne énormément, tant sur le plan personnel que professionnel. Je vous parlerai un peu de moi. Je travaille pour GE depuis près de 27 ans. J’ai commencé dans le groupe GE Plasctics, puis je suis passée à GE Santé Canada. Depuis 2018, je suis présidente-directrice générale de GE Canada. Pour ceux d’entre vous qui ne le savent peut-être pas, GE est une entreprise mondiale iconique, mais qui a de profondes racines canadiennes. En fait, le Canada a été le premier pays dans lequel GE a pris de l’expansion. Et je suis fière de dire que nous célébrerons cet été notre 130e anniversaire au pays. Pour l’anecdote, Thomas Edison, qui est le père fondateur de l’entreprise, a visité Peterborough lors d’un déplacement au Canada et il est tombé amoureux de la région au point de vouloir y avoir un chalet. Et c’est la raison pour laquelle la première usine de moteurs, GE Motors, est née à Peterborough, en Ontario, il y a 130 ans.
Shelley : J’adore cette anecdote dont je n’étais pas au courant. Et pourtant, je suis une mordue du domaine de l’énergie. Alors Heather, entrons dans le vif du sujet qui nous passionne toutes les deux et qui suscite beaucoup d’inquiétudes. Il y a la croissance, il y a des attentes changeantes autour de la confiance, de la transparence et de la performance. Nous constatons que les dirigeants doivent vraiment prendre des mesures décisives pour résoudre des problèmes qui entraîneront des conséquences à long terme, mais aussi des impacts générationnels. Et devant la volatilité macroéconomique et géopolitique et l’impératif de se réinventer, les entreprises ne cessent de croître. J’aimerais connaître votre point de vue sur les raisons pour lesquelles les pratiques ESG sont encore plus importantes aujourd’hui, en particulier pour les chefs d’entreprise, les parties prenantes et les actionnaires et, ce qui me tient à cœur, pour les Canadiens et l’économie canadienne?
Heather : Il ne fait aucun doute que les deux dernières années ont été incroyablement difficiles, qu’il s’agisse de COVID 19, de l’injustice raciale et des inégalités systémiques, des effets continus du changement climatique, des problèmes de la chaîne d’approvisionnement, de l’inflation sans précédent et, plus récemment, de l’invasion russe en Ukraine. C’est l’un des nombreux conflits en cours dans le monde. En fait, j’utilise constamment le terme VICA (volatile, incertain, complexe et ambigu) avec mes employés canadiens. En réalité, VICA c’est notre nouvel état permanent. J’ajouterais que ces événements et ces perturbations ont également contribué à souligner l’objectif ou le pourquoi de ce que nous faisons chez GE. Vous savez, je suis à la fois chanceuse et fière de travailler dans une entreprise qui s’engage à relever les plus grands défis de l’humanité dans les secteurs de l’énergie, des soins de santé et de l’aviation. Et chaque jour, nous affirmons que nous relevons le défi de construire un monde qui fonctionne. Dans ces trois secteurs, le développement durable est clairement intégré à l’ensemble, qu’il s’agisse de mener la transition énergétique pour favoriser la décarbonisation ou de développer des soins de santé ciblés et précis, qui personnalisent les diagnostics et les traitements, ou alors de construire un avenir pour des vols plus intelligents et plus efficaces. Nous avons également une opportunité incroyable pour le Canada en raison de la richesse de ses ressources naturelles, de sa géologie, de son l’histoire, de son nucléaire et de son hydroélectricité, de sa solide assise de la recherche universitaire, de ses accords commerciaux étendus et de la priorité que le gouvernement accorde à la question. Je dirais aussi qu’un autre élément important pour les Canadiens, c’est qu’ils savent très bien qu’il s’agit d’une priorité et que, même si ça entraîne des coûts, il est préférable que nous commencions cette transition de manière méthodique et transparente, car le changement climatique et son impact ou la nécessité d’améliorer les pratiques ESG sont là pour rester. Nous devons le faire non seulement pour nous, mais aussi pour l’avenir de nos enfants et des générations suivantes. Je terminerai en disant que le Canada a une occasion incroyable d’être un chef de file dans l’atteinte de ses propres objectifs net zéro. Mais si nous le faisons correctement, nous pouvons jouer un rôle énorme dans la transition énergétique. Nous serons tous gagnants si nous nous y prenons bien. Cela signifie mettre en place des politiques et des réglementations prévisibles et favorables, ainsi que prendre des décisions commerciales intelligentes fondées sur la science et la technologie, afin que nous puissions mener la transition énergétique qui, en fin de compte, créera de nouveaux secteurs verts pour la croissance et la prospérité économique à long terme. À ce propos, je vous ai dit tout à l’heure que je venais d’avoir l’opportunité d’étendre mon rôle à l’échelle internationale. L’idée est de prendre ces premiers exemples de leadership qui ont été démontrés au Canada, qu’il s’agisse du petit réacteur modulaire, si je peux m’en servir comme exemple, ou de la séquestration du carbone, et de voir comment les transposer dans d’autres parties du monde. En fait, je pense que c’est juste une reconnaissance du bon travail et de l’élan que nous avons au Canada et de la possibilité d’avoir un impact beaucoup plus large dans le monde.
Shelley : Eh bien, sur une note personnelle, Heather, félicitations. J’ai eu le privilège de collaborer avec vous dans le cadre de votre rôle au sein du Conseil Net Zéro, un rôle qui vous convient parfaitement. Alors, félicitations. Je vais reprendre ce que vous avez dit au sujet du Canada, du rôle du Canada et de notre position. Chaque année, nous menons une enquête auprès des chefs de direction. Et parmi les choses qui m’ont surprise dans cette enquête, c’est que nous avons des entreprises canadiennes exceptionnelles qui sont chefs de file dans certains de ces domaines. Un grand nombre des répondants canadiens de cette enquête n’avaient pas encore réaligné leurs priorités en fonction de l’évolution du monde, telles que les questions de confiance en matière de pratiques ESG. Comme je l’ai dit, nous avons remarqué quelques leaders exceptionnels, mais nous avons aussi constaté qu’une grande partie du paysage commercial canadien était à la traîne par rapport à nos pairs mondiaux. Le défi de voir au-delà du court terme et de placer les résultats durables au cœur des choses n’est pas une mince affaire. Avez-vous des réflexions ou des conseils à donner sur la façon dont les organisations peuvent se positionner pour cette croissance à long terme et ce rôle sur la scène mondiale pour le Canada, notamment ce que vous avez mentionné concernant les pratiques ESG et le net zéro?
Heather : Je dirais, et c’est ce que nous essayons de faire, que les priorités en matière de développement durable doivent être intégrées dans les activités de l’entreprise parce que c’est bon pour l’entreprise et pour la planète. Le développement durable doit être abordé avec les mêmes attentes élevées de rigueur et de responsabilité que celles que nous utilisons dans la gestion de nos entreprises. Il ne devrait pas y avoir de différence. Cela implique de définir une stratégie, de fixer des objectifs ambitieux et de mesurer les progrès accomplis. L’alignement sur des normes externes peut également constituer une valeur. Par exemple, vous savez que chez GE, nous sommes signataires du Pacte Mondial des Nations Unies depuis 2008 et nous voyons des synergies étroites entre plusieurs objectifs de développement durable des Nations Unies dans notre stratégie et nos priorités de développement durable.
Shelley : Peut-être que vous pouvez élaborer un peu, Heather, sur les questions de croissance à long terme, de la nécessité pour les entreprises de penser différemment, en s’appuyant sur leurs réalisations dans ce domaine ?
Heather : Commençons par notre objectif. Notre objectif est d’atteindre la carboneutralité dans nos émissions de GES de portée 1 et 2 d’ici 2030. Dans notre rapport de développement durable de l’année dernière, nous avons également annoncé notre ambition d’atteindre l’objectif net zéro d’ici 2050, ce qui inclut nos propres opérations ainsi que les émissions de portée 3 provenant de l’utilisation de produits solaires. De nombreuses entreprises ont la même ambition que nous, mais je dirais que pour nous le défi est un peu plus difficile à relever. En raison de la nature de nos activités, notre parcours vers l’objectif net zéro est en fin de compte celui de nos parties prenantes. Pour ceux qui ne le savent peut-être pas, je suis fière de dire qu’un tiers de l’électricité mondiale est produit à l’aide de notre technologie. Il s’agit de technologies anonymes renouvelables telles que les éoliennes terrestres et en mer, les turbines hydrauliques et les réacteurs nucléaires, ainsi que les turbines à gaz à haut rendement mais à faible émission. Nous travaillons fort sur les voies de décarbonisation avant et après la combustion, par exemple en brûlant de l’hydrogène dans nos turbines ou en utilisant la séquestration du carbone pour réduire les émissions provenant de cette technologie. Je dirais qu’il en va de même pour notre secteur de l’aviation, où deux tiers des moteurs à réaction commerciaux du monde sont fabriqués par GE ou par nos partenaires. En ce qui concerne les leçons à retenir, je dirais qu’il y a une énorme opportunité pour la sensibilisation. Qu’il s’agisse des Canadiens ou d’autres, nous devons reconnaître que l’atteinte de l’objectif net zéro est un parcours. D’où le terme de transition énergétique. Deuxièmement, nous devons augmenter massivement la quantité d’électricité non émettrice ou à faible teneur en carbone que nous produisons tout en électrifiant simultanément d’autres secteurs de l’économie. Troisièmement, nous devons comprendre que la transition énergétique se manifestera de façons très différentes selon l’endroit où l’on se trouve. Nous ne devrions ni attendre ni prescrire que deux provinces atteignent le niveau net zéro de la même manière. En réalité, il faudra un portefeuille de solutions technologiques. Ce portefeuille sera différent dans chaque province et sera déterminé par l’infrastructure existante, la disponibilité des ressources naturelles et le paysage politique et réglementaire. Et la réalité, c’est qu’il est normal que les choses soient différentes, d’une province à l’autre. Et enfin, je dirais simplement que la décarbonisation à l’échelle de l’économie doit se faire de manière abordable, fiable, durable et équitable. Nous devons nous assurer qu’aucun Canadien ne soit laissé pour compte par la transition énergétique.
Shelley : C’est très bien dit. Je vous ai déjà entendu parler de ce sujet, mais je pense que ce qui intéresserait beaucoup de gens, c’est que la lutte contre le changement climatique exige un niveau de coopération sans précédent entre les secteurs industriels, les régions qui peuvent naturellement être compétitives, mais aussi les chefs d’entreprise, les gouvernements, les investisseurs et les ONG. Vous avez affaire à des avis très divers et parfois polarisés. De votre point de vue, pourquoi pensez-vous qu’il est important pour les entreprises et pour nous tous de réimaginer la collaboration ? Et surtout, comment pouvons-nous intensifier la collaboration pour atteindre les objectifs et la transition que vous avez décrits ?
Heather : Merci, Shelley. Je pense que je vais aborder cette question en deux parties. Peut-être en commençant par le pourquoi et ensuite quelques réflexions sur le comment. En ce qui concerne le pourquoi, le changement climatique est une priorité mondiale urgente et un défi qui touche tout le monde, indépendamment de l’endroit où l’on se trouve, du salaire et de l’âge. C’est un problème universel. Le défi est également trop important pour qu’un seul acteur, qu’il s’agisse d’une entreprise, d’une ONG ou d’un gouvernement, puisse le relever seul. Il faudra vraiment que nous tous, comme vous l’avez dit, les gouvernements, les producteurs d’énergie, les FEO (Fabricants d’équipement d'Origine), les services publics, les établissements de recherche, les communautés autochtones et d’autres intervenants non gouvernementaux, travaillions ensemble pour mener le Canada et le monde vers le net zéro. Cela signifie donc que nous devrons tous aborder ce problème avec des perspectives, des programmes et des idées différents. Et franchement, c’est une très bonne chose. Ça permet d’identifier les obstacles ou les conséquences involontaires d’un manque d’alignement entre les différents acteurs auxquels nous devons réfléchir et que nous devons aborder afin d’élaborer une solution. En ce qui concerne le comment, je pense qu’il faudrait commencer par reconnaître qu’une seule personne ou une seule entité ne peut pas avoir toutes les réponses. Chez GE, nous nous efforçons d’avoir une culture fondée sur la concentration, la transparence et l’humilité. Et l’humilité nous aide à reconnaître ce que nous ne savons pas et à accepter que nous devrions commencer par poser des questions, puis continuer en écoutant attentivement et respectueusement. En agissant ainsi, nous pouvons ouvrir la porte à la collaboration et, en fin de compte, à l’innovation. Des discussions comme celle-ci est un parfait exemple. Nous devons en avoir davantage. Nous devons avoir plus de forums où nous réunissons ces divers acteurs pour qu’ils expriment leurs préoccupations et leurs idées. Le Canada compte sur nous. Le monde entier compte sur nous.
Shelley : Vous avez fait allusion à quelque chose un peu plus tôt, Heather, en parlant des entreprises qui vont partiellement bien faire ou des organisations qui vont tout bien faire et qui sont vraiment en train d’incorporer ces principes et de les intégrer dans leur gestion de leurs activités, à la fois avec les risques et les opportunités. Et nous l’avons certainement aussi constaté dans les mandats que j’ai le privilège de décrocher. Mais nous remarquons également que ces organisations commencent à avoir accès à du capital à faible coût, à plus de sources de financement. Elles attirent et fidélisent les clients différemment et elles attirent également les talents, ce qui est un énorme problème pour de nombreux secteurs aujourd’hui. Quelle-est l’approche de GE en matière d’investissement ESG et de stratégie de transition, comment en mesurez-vous le succès ?
Heather : Je commencerais en premier que c’est par l’acte même de rendre compte de nos progrès vers l’objectif net zéro et de progresser dans les pratiques ESG. C’est essentiel si l’on doit partir de ce principe fondamental. Chez GE, nous analysons et réexaminons régulièrement et sciemment nos programmes de développement durable, nos engagements et nos objectifs. Nos employés utilisent la méthode Lean pour réaliser des évaluations de développement durable spécifiques à chaque site, identifier les possibilités de réduction de la consommation d’énergie et calculer et suivre les coûts et les retours sur investissement. Et je dirais qu’ils font preuve d’un incroyable engament pour nous accompagner dans ce parcours. Nous disposons également d’une base de données mondiale permettant de suivre nos émissions de gaz à effet de serre et notre consommation d’énergie et d’eau. C’est aussi un élément fondamental pour nos rapports. Par exemple, lors de l’élaboration de notre rapport de développement durable 2021, nous avons pris en compte trois cadres clés en plus des ODD de l’ONU. Il s’agit du groupe de travail sur l’information financière liée aux changements climatiques, des normes sectorielles du Sustainability Accounting Standards Board et, enfin, des normes du Global Reporting Initiative. Je reviens donc à mon premier point. Nous croyons en la communication d’information et nous croyons en la communication d’information selon des ensembles uniformes de normes reconnues. Ensuite, nous rendons comptes des progrès réalisés par rapport à ces normes.
Shelley : Les entreprises qui démontrent comment elles créent de la valeur pour les actionnaires et la société semblent être positionnées pour obtenir un avantage. Lorsque GE a commencé sa démarche de présentation de l’information, pouvez-vous nous parler un peu de ce que cela a représenté pour vous au départ ? Parce que je pense que pour beaucoup d’organisations avec lesquelles j’ai l’occasion de travailler, le démarrage est parfois la partie la plus difficile.
Heather : Je vais peut-être répondre à la question, Shelley, de cette façon. Tout d’abord, il faut que tout le monde reconnaisse que le changement climatique est une priorité mondiale urgente. Et je pense qu’idéalement, nous avons établi cela. Deuxièmement, je dirais que chez GE, nous sommes guidés par un conseil d’administration actif et engagé, dont le leadership donne l’exemple d’une culture de l’intégrité qui est au cœur de tout ce que nous faisons. L’engagement et la responsabilité du conseil sont donc essentiels. Nous exploitons également nos entreprises dans une optique de développement durable à long terme et en continuant à développer et à fournir des produits et des services essentiels à la construction d’un monde qui fonctionne. Un élément clé de notre stratégie de développement durable consiste à mettre en œuvre des principes de gestion allégée (Lean Management) dans l’ensemble de l’entreprise afin de favoriser l’amélioration continue des résultats dans nos propres activités, tout en recherchant des possibilités d’innovation dans les solutions que nous fournissons au reste du monde. Dans cette optique, le développement durable est intégré au développement stratégique et à la gestion des risques dans tout le pays. Nous utilisons cette optique pour nous concentrer sur les opérations et les priorités au sein de chaque entreprise, ainsi que sur la manière de faire des investissements ciblés dans les domaines où nous pouvons apporter notre aide en termes de solutions technologiques. En ce moment, nous sommes au milieu de ce processus stratégique dans notre nouvelle activité énergétique, qui combinera notre portefeuille d’énergie traditionnelle, notre portefeuille d’énergie renouvelable et notre activité numérique en une seule entité. L’objectif même de cette stratégie est d’être un partenaire de la transition énergétique, un partenaire des gouvernements, des entreprises et des provinces. C’est une opportunité formidable de pouvoir participer de cette façon.
Shelley : Ça témoigne d’une très grande perspicacité et de beaucoup d’expérience et de réalisations en une si courte période. Je vais vous faire part des cinq ou six choses qui m’ont vraiment frappée et qui, je pense, frapperont aussi nos auditeurs. L’une d’entre elles est que le Canada joue un rôle prépondérant dans l’intégration des questions ESG et de ces concepts de transition et de changement climatique au sein de l’organisation, et non pas de manière isolée, la collaboration étant essentielle, surtout qu’il n’y a pas de solution standard pour l’ensemble du Canada. J’ai aussi beaucoup apprécié vos commentaires sur l’importance d’une transition abordable et inclusive et sur le fait que personne ne doit être laissé pour compte. L’idée que la présentation de l’information est essentielle pour aller de l’avant, la responsabilisation, la gouvernance et le leadership, doivent vraiment soutenir cela. Y a-t-il d’autres messages ou conseils, Heather, que vous auriez à transmettre aujourd’hui, non seulement à la communauté des affaires, mais aussi aux organisations de tout le Canada, au gouvernement, aux investisseurs, aux ONG et aux entreprises ?
Heather : Premièrement, je pense que vous avez fait un excellent travail de synthèse. Je vous en remercie. La seule chose que j’ai oublié de mentionner, ce sont les gens. Et tout comme la transition énergétique va nécessiter un portefeuille de solutions technologiques, je pense que les équipes qui participent au projet doivent représenter cette diversité de pensée, cette diversité d’origines, cette diversité de contexte. Il est très important que les esprits les plus brillants se réunissent et mènent des débats très réfléchis sur comment procéder d’une manière qui soit abordable, durable, fiable et équitable. Et il est important que dans chacune de nos entreprises, dans nos propres vies, nous créions des environnements où la culture accepte volontiers cette diversité et cette inclusion. C’est ainsi que nous pourrons avoir les meilleures conversations qui, en fin de compte, mèneront aux meilleures solutions pour les Canadiens et pour la communauté internationale en général. Je peux vous dire que c’est aussi une chose sur laquelle nous sommes incroyablement concentrés, en plus de nos propres objectifs commerciaux et de nos objectifs technologiques.
Shelley : Heather, merci beaucoup d’avoir pris le temps de vous joindre à nous aujourd’hui et de nous faire part de votre point de vue sur le cheminement du Canada vers l’objectif net zéro et l’ESG. Et merci à chacun d’entre vous de prendre le temps d’écouter notre balado CEO Viewpoints. Nous avons hâte de vous retrouver pour le prochain épisode. Et maintenant, à vous d’explorer.
Heather Chalmers est présidente-directrice générale de GE Canada. Au cours de sa carrière de 25 ans chez GE Canada, elle a travaillé dans de nombreux secteurs de l’entreprise, notamment GE Santé Canada. Elle a assumé un rôle de leadership dans ce groupe en 2007 et en est devenue la présidente en 2014, avant d’être promue à son poste actuel en 2018. Heather cumule les fonctions de présidente de GE Santé Canada et de présidente-directrice générale de GE Canada.
Shelley Gilberg est leader du groupe Plateformes canadiennes et membre de l’équipe de direction élargie de PwC Canada. Avant d’occuper ce poste, Shelley était leader nationale du groupe Marchés ESG. En tant que consultante, elle œuvre dans les domaines de la stratégie, de la transformation, des finances et de la création de valeur. Elle se concentre sur le capital-investissement, les fonds de pension/clients souverains et les partenariats public-privé.
Leader, Marchés ESG et leader, Plateformes canadiennes, PwC Canada
Tél. : +1 250 298 5272