Rôle clé de la fonction fiscale dans la stratégie de l’entreprise

Le monde des affaires évolue rapidement, et les cadres fiscalistes sont de plus en plus perçus comme des intervenants essentiels dans les décisions stratégiques de l’entreprise. La première enquête mondiale de PwC sur le recadrage fiscal (en anglais seulement) met en lumière le rôle crucial de la fonction fiscale dans la stratégie de l’entreprise et les défis auxquels celle-ci est confrontée dans le monde entier. Menée auprès de 1 205 cadres dans 47 pays, l’enquête montre comment la fonction fiscale est mise à rude épreuve par des obligations de conformité complexes, des ressources limitées et une avalanche de données.

Pourtant, la fonction fiscale doit fréquemment composer avec des ressources considérablement limitées, ce qui rend difficile sa pleine participation aux décisions stratégiques et la réalisation efficace de ses activités quotidiennes. Pour pallier cette difficulté, les répondants canadiens sont plus enclins à grossir les effectifs de la fonction fiscale, contrairement à leurs homologues étrangers, qui se tournent davantage vers des ressources externes pour effectuer les tâches habituelles. D’où l’importance, pour les cadres fiscalistes canadiens, de revoir continuellement leur répartition des ressources internes et externes, afin de mieux répondre aux exigences croissantes en matière de conformité et production de déclarations fiscales, et de consolider la place de la fonction fiscale comme levier clé de la stratégie et de la transformation de l’entreprise.

Le soutien externe peut prendre diverses formes, comme l’impartition et les services gérés. De nombreuses organisations collaborent déjà avec des conseillers externes pour gérer les complexités des nouvelles réglementations et technologies, que le Pilier Deux et ses exigences exhaustives en matière de données ont considérablement accélérées. D’après notre enquête, 75 % des répondants canadiens comptent faire davantage appel à un soutien externe pour gérer la conformité et la production de déclarations fiscales au cours des trois prochaines années. On observe ainsi le glissement d’un modèle binaire – tout à l’interne ou tout externalisé – vers une approche plus modulable, qui permet aux cadres fiscalistes de choisir des solutions selon les ressources disponibles et les priorités stratégiques. 

Interrogés sur les raisons de recourir à un soutien externe, les répondants ont souligné plusieurs avantages, notamment l’accès à de nouvelles compétences, à des capacités pluridisciplinaires et à la technologie. Au Canada, on a insisté sur l’importance de ce soutien dans les interactions avec les autorités fiscales. Ces constats rejoignent ceux de notre sondage sur les règlements des litiges fiscaux mondiaux (en anglais seulement), selon lequel 94 % des entreprises retiennent les services de conseillers externes pour gérer ces interactions.

L’une des principales conclusions de notre enquête mondiale sur le recadrage fiscal, c’est le défi de taille en matière de talents pour la fonction fiscale. L’immense majorité (98 %) des répondants canadiens font état de lacunes importantes en matière de compétences – celles concernant l’intelligence artificielle (IA), l’expertise spécialisée en fiscalité et l’analyse de données étant les plus recherchées. Même si le défi est bien connu, moins du tiers des répondants misent sur le perfectionnement de leur personnel actuel pour y faire face. Pourtant, offrir au personnel des occasions d’acquérir de nouvelles compétences n’a pas comme seul effet de combler ces lacunes. Une telle mesure influence la décision des employés de rester ou de partir, selon notre enquête sur les espoirs et les craintes de 2024. En effectuant une évaluation complète des compétences de leur équipe pour en repérer les lacunes, les cadres supérieurs fiscalistes peuvent miser sur des programmes de perfectionnement ciblés – par exemple en IA générative ou en analytique de données – ou recruter des talents venant d’autres horizons qui complètent l’expertise fiscale déjà en place.  

L’IA générative transforme déjà la fonction fiscale, et la majorité des répondants déclarent en tirer des avantages concrets. Toutefois, l’enquête montre que les répondants canadiens sont moins susceptibles de l’utiliser autant que leurs homologues d’autres pays. Ceux qui y ont recours constatent des avantages importants, notamment pour l’analyse de données qualitatives, l’automatisation de la saisie de données et la production de rapports fiscaux.

L’enquête mondiale de PwC sur le recadrage fiscal (en anglais seulement) met en évidence le potentiel transformateur de la fonction fiscale dans le monde des affaires. Alors que les entreprises s’efforcent de gérer les répercussions des nouveaux droits de douane et des nouvelles politiques commerciales des États-Unis, la fonction fiscale est appelée à jouer un rôle central dans la réinvention des modèles d’affaires, notamment par la libération des liquidités et la maximisation des avantages liés aux crédits d’impôt et incitatifs fiscaux. Parallèlement, elle peut contribuer à renforcer la résilience des organisations en cas de ralentissement économique, en mettant en évidence la manière d’améliorer l’efficacité opérationnelle et de réduire les coûts.

En comblant les lacunes en matière de compétences, en adoptant l’IA et l’automatisation, et en repensant les modèles opérationnels, les cadres fiscalistes sont en mesure de gérer la complexité et de créer une valeur stratégique pour les parties prenantes. Alors que les entreprises continuent de se transformer, la fonction fiscale doit être au cœur de leurs décisions stratégiques et de leurs efforts pour améliorer leurs activités.