Prioriser l’excellence des processus dans la prévention de la criminalité financière

04 mai, 2022

Liz Warner, directrice principale, Cybersécurité, protection des renseignements personnels et lutte contre la criminalité financière
Abhishek Misra, directeur principal, Cybersécurité, protection des renseignements personnels et lutte contre la criminalité financière

Après des années marquées par l’explosion des budgets et des effectifs consacrés à la prévention de la criminalité financière, les dirigeants de banques et d’autres institutions du monde entier commencent à s’interroger sur la rentabilité du temps et de l’argent investis.

La réponse est généralement décevante, ce qui incite les dirigeants à renouveler leurs efforts visant à améliorer la conformité, en mettant l’accent sur la qualité plutôt que sur la quantité. Miser sur l’excellence des processus permet aux entreprises de mieux gérer les changements réglementaires et donc d’offrir plus de valeur aux clients.

À la suite de la crise financière mondiale de 2008, les institutions financières ont massivement investi dans la conformité et la gestion des risques, améliorant ainsi leurs capacités de protection des données. Ces améliorations ont été efficaces, mais les entreprises n’avaient pas tenu compte des coûts de la mise en œuvre, ni du potentiel d’amélioration de l’efficacité de la fonction réglementaire.

Entre 2015 et 2021, les coûts mondiaux de la conformité ont bondi de 64 %, pour s’établir à 227 milliards de dollars.1 Les banques, les compagnies d’assurance, les sociétés de technologies financières et d’autres types d’entreprises dépensent maintenant entre 1,3 % et 2,5 % de leurs produits annuels dans la lutte contre la criminalité financière.2 Les entreprises mettent également de plus en plus l’accent sur l’utilisation des technologies, sans avoir clairement défini leur stratégie de transformation. Même si, dans une certaine mesure, l’augmentation des dépenses et l’utilisation des technologies ont été nécessaires pour répondre à la pression croissante des organismes de réglementation, il est maintenant clair que ces seuls mécanismes ne sont pas la meilleure solution.

Les entreprises doivent plutôt examiner et repenser entièrement leurs processus du point de vue de la productivité. Elles pourront ainsi établir l’ordre de priorité des interventions et des actions qui leur permettront d’avancer vers l’excellence des processus.

Selon nous, il existe quatre façons de créer de la valeur dans les activités de prévention de la criminalité financière en entreprise :

  1. Revoir le modèle opérationnel. Pour améliorer la productivité, il faut d’abord déterminer le travail à faire, comment le faire et où. Pour cela, il faut analyser quatre processus généraux : l’ensemble des normes réglementaires qui définissent chaque processus, les sources des données utilisées, les résultats, ainsi que le flux de travaux principal qui permet de gérer ce processus. Chacun de ces éléments doit être analysé et optimisé.
  2. Mettre en place des capacités d’amélioration continue. Nos recherches indiquent que moins de la moitié des initiatives d’amélioration de la performance atteignent leurs objectifs. Pour assurer des changements durables, les entreprises doivent adopter une approche dynamique. Pour ce faire, elles doivent recueillir constamment des données, en examinant les indicateurs de performance et les résultats des processus de conformité en matière de criminalité financière, puis s’appuyer sur ces informations pour ajuster les investissements dans les effectifs et l’amélioration des processus.
  3. Définir et mesurer. Il faut définir chaque processus et micro-processus et établir des façons de les mesurer. L’accent doit être mis sur des facteurs comme la réduction des risques, les efforts déployés, le temps, les points de friction, le volume de travail, la valeur ajoutée, l’expérience client et la qualité du travail. Ce n’est qu’ainsi que les institutions financières pourront mesurer leur performance aux normes et aux meilleures pratiques, de même que définir les aspects dont l’amélioration est la plus urgente.
  4. Adopter l’analytique. La décision de simplement remplacer les technologies en place, sans tenter de mesurer leur performance et de les améliorer si possible, peut faire gaspiller de l’énergie. Certaines institutions financières importantes ont adopté une approche plus centralisée, en créant des centres de science des données et en se dotant d’outils analytiques qui les aident à résoudre leurs difficultés de performance. Ainsi, elles peuvent comprendre l’impact des différents leviers de productivité, ce qui leur permet de mieux gérer les risques et de réduire les inefficiences.

Toutes ces actions permettent d’effectuer une évaluation quantitative, selon une approche d’analytique des données, des aspects qui peuvent offrir les plus grands avantages, et de faire le parallèle avec les impacts possibles. L’étape finale consiste à concevoir des programmes de changement, qui sont axés sur les leviers de productivité, pour accroître l’efficacité et l’efficience générales.

Les contrôles contre la criminalité financière sont de plus en plus interconnectés et n’atteignent des performances optimales que lorsqu’ils sont coordonnés, gérés et mesurés. En assurant une surveillance continue de l’efficacité, en améliorant le flux des processus, en mettant en place des outils numériques et en utilisant les technologies, vous pouvez augmenter la productivité de votre entreprise en matière de prévention de la criminalité financière.


1 Coût réel de la conformité en matière de criminalité financière 2020, source LexisNexis : rapport LexisNexis sur le coût de la conformité et perspective de PwC.
2 Idem.

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Liz Warner

Directrice principale, Cybersécurité, protection des renseignements personnels et lutte contre la criminalité financière, PwC Canada

Tél. : +1 416 687 8340

Abhishek Misra

Directeur principal, Cybersécurité, protection des renseignements personnels et lutte contre la criminalité financière, PwC Canada

Tél. : +1 416 687 8546

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