Comment les acteurs de l’immobilier à Vancouver peuvent-ils stimuler la croissance sur le premier marché à surveiller au Canada ?

Pour la troisième année consécutive, notre enquête annuelle auprès des acteurs du secteur immobilier canadien place Vancouver au premier rang des marchés à surveiller au Canada. Les investisseurs et les promoteurs sont optimistes compte tenu des perspectives économiques solides de Vancouver, de la reprise de l’immigration et de l’abondance des capitaux. Mais les défis liés à la force du marché–tels que la hausse des coûts et la concurrence féroce pour les transactions–obligent le secteur immobilier à explorer des moyens de gérer les risques tout en continuant à stimuler la croissance.

Un marché résidentiel aux bases solides

Après une baisse de 4 % l’année dernière, le Conference Board du Canada (CBoC) prévoit une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 4,9 % pour Vancouver en 2021 et de 3,7 % en 2022. En raison de la forte demande alimentée par les faibles taux d’intérêt, le marché résidentiel est resté solide en septembre, avec une croissance soutenue des prix. Le prix de référence composé a augmenté de 13,8 % par rapport à celui de septembre 2020, tandis que les ventes ont  dépassé de 20,8 % la moyenne sur dix ans pour le mois, selon le Real Estate Board de  la grande région de Vancouver. La demande pour les logements locatifs est également dynamique en raison du retour des  étudiants et la reprise de l’immigration. 

Le marché de Vancouver est également alimenté par les transferts de richesse intergénérationnels, par lesquels les propriétaires transmettent des milliards de dollars en actifs à leurs enfants ou à d’autres membres de la famille. Statistique Canada, dans le cadre de ses travaux  sur le logement au Canada, a récemment publié des données sur les transactions hors marché dans le segment résidentiel de la Colombie-Britannique, qui sont un indicateur du rôle des transferts d’actifs par les personnes qui cherchent à aider les membres de leur famille, comme leurs enfants, à acquérir une propriété dans des villes coûteuses comme Vancouver. Le rapport a révélé que, dans le recensement de la région métropolitaine de Vancouver, 38 % des ventes de maisons unifamiliales étaient des transactions hors marché. Nous pouvons nous attendre à ce que ces types de transferts d’actifs intergénérationnels continuent de soutenir le marché immobilier de notre ville dans les années à venir.

Le segment des immeubles industriel et à bureaux continue de bien se porter

Mais ce n’est pas seulement le segment résidentiel qui alimente le marché immobilier de Vancouver. Le segment industriel est particulièrement solide, tandis que celui des immeubles à bureaux s’en sort bien par rapport au reste du pays.

Selon Colliers, le taux d’inoccupation des immeubles industriels dans la région de Vancouver a atteint son plus bas niveau historique de 0,7 % au deuxième trimestre de 2021. La forte demande, associée à un manque de terrains disponibles, pousse les prix à la hausse et a contribué à augmenter les loyers nets de 13,2 % au deuxième trimestre par rapport à la même période l’année dernière. Certaines entreprises s’adaptent en investissant dans des copropriétés industrielles au lieu de louer; la tendance au développement industriel vertical se poursuit également dans la région.

Alors qu’une grande partie du pays doit encore faire face à une quantité importante d’espaces de bureaux vides, Vancouver continue d’avoir le marché le plus étroit pour les immeubles de bureaux des grands centres-villes en Amérique du Nord (avec un taux d’inoccupation de classe A de 5 % au deuxième trimestre de 2021, selon le CBRE). Le taux d’inoccupation est resté faible car les locataires traditionnels du centre-ville dans des secteurs comme les services professionnels et financiers sont restés dynamiques et ont largement maintenu le fonctionnement de leurs bureaux, tandis que la nouvelle capacité créée depuis le début de la pandémie de COVID-19 a été principalement absorbée. Cela est dû en grande partie à la vigueur de notre marché de l’emploi, qui se reflète dans les prévisions du CBoC concernant le chômage à Vancouver : notamment un taux de chômage de 5,3 % l’année prochaine, soit le deuxième taux le plus bas parmi nos 10 marchés à surveiller. Le secteur technologique en pleine croissance continue de créer des emplois et d’occuper des espaces de bureaux à Vancouver, tandis que le secteur minier de la Colombie-Britannique se porte bien dans un contexte de prix élevés des matières premières.

Naviguer dans l’environnement compétitif du marché immobilier à Vancouver

Cependant, ces signes de force ont été contrecarrés par l’une des principales tendances explorées dans notre rapport de cette année sur les tendances émergentes dans le secteur immobilier: la hausse des coûts et la concurrence féroce pour les transactions. La pénurie de l’offre, la hausse des prix des principaux intrants, la prolongation des délais d’approbation, les changements fiscaux potentiels et le resserrement du marché de l’emploi ne sont que quelques-uns des facteurs qui créent de l’incertitude autour des projets et qui compliquent la tâche des acteurs de l’immobilier à Vancouver. Et malgré l’abondance de capitaux sur le marché immobilier de Vancouver, les répondants ont indiqué qu’il était maintenant plus difficile de conclure une transaction, étant donné l’environnement concurrentiel. Un répondant en particulier a signifié que certaines entreprises pourraient sacrifier des rendements et prendre des positions risquées en comptant sur l’inflation des prix pour combler l’écart.

Ce répondant a d’ailleurs noté que l’environnement concurrentiel met un accent renouvelé sur l’efficacité opérationnelle, ce qui conduit certaines entreprises à intensifier leurs efforts de numérisation et d’adoption de la technologie alors qu’elles cherchent à réduire les coûts. L’investissement dans les technologies de la construction, que les personnes interrogées dans le cadre de notre enquête considèrent comme le deuxième facteur de perturbation le plus important dans le secteur de l’immobilier à l’horizon 2022, constitue une opportunité clé. De nombreux répondants ont déclaré explorer des solutions technologiques de construction non seulement pour réduire les coûts, mais aussi pour accélérer les processus et réduire les besoins en main-d’œuvre.

Un répondant  à Vancouver a souligné les efforts à petite échelle qui peuvent créer des efficacités, comme l’incorporation de tablettes sur les sites de construction afin que les gens puissent plus facilement partager des fichiers et des informations sur le terrain. Il existe également d’importantes possibilités d’intégrer l’automatisation et d’autres solutions infonuagiques dans les fonctions administratives afin de réaliser des gains d’efficacité. 

Un rôle clé pour l’analytique des données

Dans un environnement aussi concurrentiel pour les transactions à Vancouver, l’analytique des données jouera un rôle clé en aidant les sociétés immobilières à mieux comprendre les décisions d’optimisation des actifs et du développement et en utilisant des données en temps réel pour soutenir les analyses de rentabilité pour la répartition des capitaux et le financement. Cela sera essentiel à un moment où les pressions sur les coûts augmentent les incertitudes pour les acteurs du secteur immobilier de Vancouver, même si notre ville reste le premier marché canadien à surveiller en 2022.

Suivre PwC Canada