08 octobre, 2024
Numéro 2024-31F
Le 13 septembre 2024, l’administration Biden a publié un feuillet d’information annonçant son intention de prendre des mesures exécutives en réponse à la prétendue « augmentation importante des abus » de l’exemption de minimis par diverses entités, dont plusieurs plateformes chinoises de commerce électronique. Le feuillet d’information accuse des « géants commerciaux étrangers » et d’autres entités d’exploiter les règles d’exemption de minimis en expédiant des produits illégaux et dangereux aux États-Unis, ce qui nuit aux entreprises, aux consommateurs et aux travailleurs américains.
En plus d’exhorter le Congrès américain à adopter une législation visant à réformer en profondeur l’exemption de minimis pour mieux protéger les entreprises, les consommateurs et les travailleurs américains, l’administration a l’intention de proposer des règles visant à :
Les entreprises canadiennes qui exportent des biens aux États-Unis doivent examiner et comprendre ces nouvelles règles afin de s’assurer qu’elles les respectent et d’éviter toute perturbation de leurs échanges commerciaux avec les États-Unis.
L’exemption de minimis permet aux colis de marchandises dont la valeur marchande globale est inférieure ou égale à 800 $ US par personne et par jour d’entrer aux États-Unis en franchise des droits de douane, avec peu d’informations à fournir. Au cours de la dernière décennie, le nombre d’expéditions bénéficiant de cette exemption est passé de 140 millions à plus d’un milliard par an. Cette augmentation est surtout due aux plateformes de commerce électronique, en particulier celles établies en Chine, qui profitent de cette exemption pour expédier de grands volumes de marchandises de faible valeur, y compris des textiles et des vêtements, sur le marché américain. Les problèmes que pose le système de minimis actuel sont les suivants :
Les implications pour les entreprises canadiennes des nouvelles règles américaines proposées sur les envois de minimis sont les suivantes :
Les dispositions en question portent sur de larges segments des importations aux États-Unis. Les droits de douane prévus à l’article 301 touchent actuellement environ 40 % des importations américaines, dont 70 % des importations de textiles et de vêtements en provenance de la Chine. Pour limiter les effets des modifications apportées à l’exemption de minimis, les entreprises canadiennes, en particulier celles qui exercent des activités commerciales transfrontalières avec les États-Unis, devraient :
Les entreprises susceptibles d’être touchées par la limitation de l’exemption de minimis doivent suivre de près les règles proposées par l’administration américaine. Il est essentiel d’évaluer l’effet possible de ces changements sur les flux et les coûts d’importation, et d’envisager, le cas échéant, d’autres modèles d’importation. Les entreprises canadiennes doivent se tenir informées et être proactives pour bien s’adapter à l’évolution des activités commerciales avec les États-Unis.
1. Les produits visés par des ordonnances de droits antidumping ou compensateurs sont déjà exclus du champ d’application de l’exemption de minimis.
Associée, Services fiscaux – Douanes et commerce international, PwC Canada
Jody McLean
Directeur principal, Douanes et commerce international, PwC Canada
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