Dans le contexte actuel de transformation rapide du paysage commercial, les facteurs de durabilité gagnent en importance et deviennent essentiels à la résilience et à la prospérité à long terme des organisations. En dépit de leur importance, les risques liés à la durabilité – en particulier les risques climatiques – ne recueillent pas de la part des organisations le même niveau d’attention que les autres risques d’entreprise en raison de leur complexité, de leur nature à long terme et de l’absence de paramètres de mesure normalisés.
En intégrant les risques liés à la durabilité dans votre cadre de gestion des risques d’entreprise (GRE), la maturité de celui-ci est mise à profit, tout comme le consensus sectoriel sur les pratiques, les cadres et les normes de pointe. Cette intégration aide les organisations à :
s’aligner sur les objectifs stratégiques;
renforcer leur résilience;
exploiter de nouvelles opportunités;
renforcer leur position dans un environnement commercial en constante évolution;
assurer leur succès à long terme.
Le Sondage mondial auprès des investisseurs de 2024 (en anglais seulement) de PwC a révélé que 43 % des personnes interrogées considèrent la manière dont une entreprise gère les risques et les opportunités liés à la durabilité comme un facteur important dans leur prise de décision en matière d’investissement. Les entreprises et les décideurs politiques du monde entier ont pris note de cette tendance depuis plusieurs années.
Le Committee of Sponsoring Organizations (COSO) – qui élabore des lignes directrices en matière de GRE, de contrôle interne, de lutte contre la fraude et de gouvernance – et le World Business Council for Sustainable Development (WBCSD) ont publié conjointement des lignes directrices détaillées en octobre 2018 afin de répondre à la nécessité croissante pour les entreprises d’intégrer les risques liés à la durabilité dans leurs processus de GRE.1 Plusieurs normes et directives réglementaires en matière de présentation de l’information exigent par ailleurs que les organisations communiquent des informations sur les risques et les possibilités liés à la durabilité et aux changements climatiques. Celles-ci comprennent notamment la Directive sur la publication d’informations en matière de durabilité par les entreprises (CSRD) de l’Union européenne, la norme IFRS S2 Informations à fournir en lien avec les changements climatiques de la Fondation des Normes internationales d’information financière et la ligne directrice B-15 du Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF). Ces règlements exercent une pression accrue sur les gestionnaires de risques pour qu’ils intègrent les risques liés à la durabilité dans leur cadre de gestion des risques global. Cette intégration permet d’envisager les risques liés à la durabilité en même temps que d’autres types de risques ou de traiter les risques liés à la durabilité comme une catégorie à part entière, créant ainsi une stratégie de gestion des risques plus complète et plus cohérente.
La GRE et la durabilité partagent des objectifs qui sont naturellement alignés, mettant l’accent sur une approche globale en matière de prise de décisions qui favorise l’amélioration et la pérennisation des rendements. Les deux disciplines se focalisent sur les risques importants et sur les opportunités qui font partie intégrante de la réalisation des objectifs organisationnels à long terme, laquelle requiert une stratégie ciblée, l’adhésion des parties prenantes, la définition de critères de performance et l’application de pratiques de gouvernance et met à contribution la culture d’entreprise, les principes d’éthique et les processus de communication de l’information.
Sur le plan opérationnel, la GRE et la durabilité nécessitent toutes deux l’identification, l’évaluation et l’atténuation des risques. Intégrer la durabilité dans la GRE peut améliorer les stratégies globales de gestion des risques, ce qui permet de mieux s’aligner sur les objectifs d’affaires à long terme. Plusieurs domaines bénéficient de cette intégration, notamment :
Favoriser un dialogue et une prise de décisions fondés sur le risque à tous les niveaux crée une approche globale de la gestion des risques liés à la durabilité.
Accroître la sensibilisation aux risques liés à la durabilité améliore la capacité à gérer les risques existants et à identifier les risques émergents.
Comprendre l’exposition aux risques permet d’orienter les investissements et les ressources vers les domaines où ils peuvent améliorer la position en matière de risques liés à la durabilité.
Maîtriser l’information sur les risques grâce à des initiatives de perfectionnement professionnel améliore la capacité à gérer les risques liés à la durabilité.
Mettre en œuvre des contrôles solides de gestion des risques au sein des pratiques commerciales de base permet d’établir un cadre opérationnel résilient et responsable.
Une fois que les incidences importantes sur la durabilité ont été identifiées, il convient de les examiner à l’aide du cadre de GRE de l’organisation, suivant un processus officiel de détermination et de gestion des questions critiques liées à la durabilité et conformément aux objectifs et aux mesures établis. Des difficultés surviennent souvent lors de l’exécution et de la maintenance, qui peuvent être résolues par l’utilisation de pratiques de GRE éprouvées et de cadres établis tels que le cadre de GRE du COSO et la norme ISO 31000.
De nombreux cadres de durabilité reposent sur une approche fondée sur les risques et offrent un corpus étendu en la matière. Ces cadres peuvent être adaptés pour les aligner sur les programmes de GRE qui mettent l’accent sur les objectifs et les impacts visés. Par exemple, le Groupe de travail sur les informations financières liées à la nature (Taskforce on Nature-related Financial Disclosures, TNFD) propose des approches exhaustives (appelées LEAP) pour l’identification, l’évaluation et la gestion des risques climatiques qui peuvent être intégrées dans le cadre de GRE. Le tableau ci-dessous est un exemple du cadre de gestion des risques liés à la durabilité de PwC Canada.
Cet arrimage permet de gérer la durabilité et de la relier à d’autres unités au sein de l’organisation de manière appropriée. Le modèle de gestion des risques à trois lignes peut définir les rôles et promouvoir la responsabilité dans la gestion des risques liés à la durabilité.
La durabilité s’aligne sur les processus de GRE de par sa focalisation sur les objectifs stratégiques, l’identification des risques, la définition de critères de mesure, la présentation de l’information et la gestion des progrès. Intégrer la durabilité dans la GRE fournit une feuille de route claire pour la mise en œuvre de la stratégie de durabilité dans l’ensemble de l’organisation et peut inclure les éléments suivants :
La GRE bénéficie souvent de ressources critiques et du soutien de la direction, et la durabilité peut en tirer parti pour obtenir une visibilité immédiate et un accès continu à un public influent. L’expertise que les responsables de la GRE possèdent en matière d’intégration des processus de GRE dans la prise de décisions stratégiques peut s’avérer inestimable pour les initiatives de durabilité.
L’intégration de la durabilité dans le cadre de GRE permet de renforcer les stratégies de gestion des risques, d’améliorer l’affectation des capitaux et de jeter les bases d’une viabilité à long terme. Cette intégration améliore l’adhésion des parties prenantes, la conformité réglementaire et la prise de décisions. Les organisations qui intègrent efficacement la durabilité dans leurs programmes de GRE peuvent mener en matière de pratiques d’entreprise responsables et résilientes, ouvrant ainsi la voie à un avenir durable et prospère.
1 « Enterprise Risk Management: Applying enterprise risk management to environmental, social and governance-related risks, » COSO et WBCSD, Octobre 2018,
https://docs.wbcsd.org/2018/10/COSO_WBCSD_ESGERM_Guidance.pdf (en anglais seulement).
Associée et leader nationale, Gestion des risques et de la résilience, PwC Canada
Tél. : +1 514-290-2809