Rapport BC Mine 2024

La voie à suivre pour l’industrie minière de la Colombie-Britannique

La voie à suivre pour l’industrie minière de la Colombie-Britannique

par Michael Goehring, président et directeur général de la Mining Association of British Columbia (MABC)

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L’industrie minière de la Colombie-Britannique s’apprête à amorcer une période de croissance transformatrice. Grâce à ses vastes réserves minérales, la province a le potentiel de débloquer environ 90 milliards de dollars en projets contribuant à l’activité économique à court terme. On dénombre actuellement 27 projets bien avancés de nouvelles mines ou d’expansion de mines : 18 pour les minéraux critiques, six pour les métaux précieux et trois pour le charbon sidérurgique.1

Les enjeux économiques sont considérables. Ces projets pourraient générer 41 milliards de dollars de nouveaux investissements, près de 27 milliards de dollars de revenus du travail et plus de 12 milliards de dollars de recettes fiscales, contribuant ainsi à assurer notre avenir économique et à fournir les matières nécessaires à l’énergie propre, aux technologies de pointe et à la sécurité nationale.2

Ces projets sont menés dans un contexte d’incertitude économique sans précédent, marqué par des tarifs douaniers et des menaces de guerre commerciale. Le défi est d’autant plus grand que l’économie de la Colombie-Britannique ralentit et que les coûts pour les familles et les entreprises augmentent, tandis que la province est confrontée à un déficit record et à une dette croissante.

Le moment est venu de prendre des mesures audacieuses et urgentes pour assurer notre avenir économique. L’un des outils les plus puissants dont dispose la Colombie-Britannique est son secteur minier. Celui-ci a le pouvoir d’entraîner une nouvelle vague de croissance économique, par les emplois qu’il crée, par le renforcement des communautés et par les revenus qu’il génère pour les services gouvernementaux.

Aujourd’hui, la Colombie-Britannique compte 18 mines en exploitation et deux fonderies qui produisent des minéraux critiques, des métaux précieux et du charbon sidérurgique. Ces matières premières constituent des intrants essentiels pour tout, des batteries de véhicules électriques jusqu’aux turbines éoliennes et aux moteurs à réaction, en passant par les appareils d’IRM.

En 2022, le secteur minier de la Colombie-Britannique a contribué à hauteur de 18 milliards de dollars à l’économie de la province, soutenu plus de 35 000 emplois et rapporté plus de 3 milliards de dollars de recettes publiques. Il a aidé à soutenir près de 4 000 petites et moyennes entreprises et entreprises autochtones dans 200 communautés, grâce à des dépenses annuelles de près de 3,7 milliards de dollars en biens et services.3

Les produits miniers de la Colombie-Britannique sont vendus dans le monde entier, la majorité étant exportée vers l’Asie : Japon, Corée du Sud, Chine et Inde. En 2024, les minéraux critiques et les métaux représentaient seulement 7 % des exportations de la Colombie-Britannique aux États-Unis4, ce qui souligne l’importance stratégique de préserver et de diversifier les marchés d’exportation.

On reconnaît désormais de plus en plus le rôle essentiel des ressources de la Colombie-Britannique dans la construction d’une économie moderne, axée sur l’énergie propre, la sécurité et les technologies numériques, d’où le soutien public croissant pour l’industrie minière.

Les gouvernements commencent à réagir. Aux paliers provincial et fédéral, on s’efforce d’harmoniser les processus réglementaires et d’accélérer l’octroi des permis. En Colombie-Britannique, le mandat fort donné par le premier ministre David Eby en faveur de l’établissement de délais fixes pour l’octroi des permis et la création d’un nouveau ministère des mines et des minéraux critiques constituent des avancées positives.

Le gouvernement provincial s’est engagé à accélérer 18 projets majeurs, dont quatre grandes mines : Highland Valley Copper, Red Chris, Eskay Creek et Mount Milligan. En faisant avancer ces projets dans le processus d’approbation pendant l’année, le gouvernement de la Colombie-Britannique prouverait qu’il est sérieux quant à l’accélération des délais d’obtention des permis.

Cependant, à la MABC, nous croyons qu’il faut faire plus. À notre avis, le processus d’autorisation reste le principal obstacle au développement de notre industrie. À l’heure actuelle, l’approbation d’une mine peut prendre de 10 à 12 ans, voire plus. La Colombie-Britannique est donc dans une situation désavantageuse pour ce qui est d’attirer les investissements nécessaires au financement et à la croissance de notre secteur.

Nous devons redoubler d’efforts pour moderniser et accélérer le processus d’autorisation pour les projets de minéraux critiques et autres. Réduire nettement les délais d’obtention des permis, en les ramenant à quelques années – tout en maintenant une protection environnementale de classe mondiale et en respectant les droits des Premières Nations –, peut procurer un avantage concurrentiel à la Colombie-Britannique dans la course mondiale à la sécurité de l’approvisionnement en minéraux et en métaux.

Avec l’entrée en fonction du nouveau gouvernement fédéral, nous pensons que la Colombie-Britannique et Ottawa devraient agir rapidement pour rationaliser les approbations et décider qui est l’autorité réglementaire la mieux placée. Nous pensons que l’approche « un projet, une évaluation », en faveur de laquelle le premier ministre Mark Carney s’est engagé, doit devenir une pratique courante.

Une autre étape clé concerne la participation des Autochtones et les partenariats avec le secteur minier. Nous voudrions que le gouvernement veille à ce que les communautés des Premières Nations disposent des capacités de gouvernance, administratives et techniques nécessaires pour participer à l’examen des projets d’exploitation minière et d’autres grands projets de ressources.

En outre, les deux paliers de gouvernement ont promis des milliards de garanties de prêt pour soutenir la participation des Premières Nations aux capitaux propres de projets d’exploitation minière et d’autres ressources. Mais ces engagements ne se sont pas encore concrétisés. Ces programmes doivent être mis en œuvre sans délai si l’on veut que la copropriété devienne une voie viable pour les communautés des Premières Nations.

De notre point de vue, l’infrastructure représente un autre obstacle. La Colombie-Britannique a besoin de la contribution du fédéral aux investissements dans la construction de lignes de transmission prioritaires qui permettraient d’électrifier les nouveaux projets miniers. Une électricité propre et abordable est essentielle à la viabilité des nouveaux projets miniers et au maintien du statut de la Colombie-Britannique en tant que territoire minier à faibles émissions.

L’investissement dans les projets miniers est un autre domaine dans lequel nous estimons qu’une approche de politique publique est justifiée. Les petites sociétés minières, par exemple, qui en sont aux premières étapes de faisabilité et de mise en valeur d’un projet, doivent traverser ce que l’on appelle la « vallée de la mort » pour obtenir les capitaux nécessaires.

Pendant ce temps, le paysage concurrentiel évolue. Aux États-Unis, le président Donald Trump a signé des décrets visant à accélérer le développement et le traitement des minéraux critiques. Le Canada pourrait bientôt être confronté à une concurrence plus rude pour attirer les capitaux et les talents du sud du 49e parallèle.

Pourtant, malgré ces défis, la Colombie-Britannique reste un centre minier mondial. Notre situation stratégique, notre respect des droits, notre réseau de transport, notre main-d’œuvre qualifiée et notre grande concentration de professionnels de l’exploitation minière nous confèrent un avantage certain. Notre secteur est également un leader mondial en matière d’innovation et de facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Les mines adoptent des technologies de pointe – intelligence artificielle (IA), analytique des données et robotique – qui améliorent la productivité et réduisent leur empreinte environnementale. Ainsi, l’IA est désormais utilisée pour améliorer la production de cuivre et pour la conduite autonome de camions de transport, tandis que les installations de résidus sont surveillées en temps réel, ce qui améliore la sécurité et réduit les risques.

La Colombie-Britannique a tout ce qu’il faut pour devenir un leader mondial dans le domaine de l’exploitation minière et des minéraux critiques, à condition d’agir. Si nous n’accélérons pas la délivrance des permis, si nous n’améliorons pas les conditions d’investissement et si nous ne soutenons pas les partenariats et la participation des Premières Nations, nous risquons de manquer l’opportunité.

La voie à suivre est claire. En s’attaquant aux contraintes qui freinent notre secteur, nous libérerons des milliards d’investissements, favoriserons la réconciliation, stabiliserons les économies régionales et garantirons notre avenir économique et notre prospérité à long terme en cette période de turbulences.


1. Source : BC Mining Economic Impact Study, Mining Association of British Columbia, May 2025, https://mining.bc.ca/2025/05/2025-economic-impact-study/

2. Source : BC Mining Economic Impact Study, Mining Association of British Columbia, May 2025, https://mining.bc.ca/2025/05/2025-economic-impact-study/

3. Source : “Economic Benefits,” Mining Association of British Columbia, accessed May 22, 2025, https://mining.bc.ca/economic-benefits/

4. Source : “Annual B.C. Origin Exports,” Trade Data, British Columbia: BC Stats, May 6, 2025, https://www2.gov.bc.ca/gov/content/data/statistics/economy/trade/trade-data

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